Résume.
Alors que les atouts des métropoles sont loués depuis une quinzaine d’années par une majorité d’économistes et des responsables politiques, cet article souligne les avantages comparatifs des territoires ruraux et des villes petites et moyennes, et en particulier la résistance des tissus productifs de ces espaces au-delà de leur attraction résidentielle. Nous cherchons à dégager les alternatives à la métropolisation (dans une logique de complémentarité et non d’opposition) et nous nous attachons à mettre en avant les marges de manœuvre des territoires en dehors des tendances à la métropolisation largement soulignées par les approches théoriques de la « Nouvelle Économique Géographique ». Notamment, face aux tendances lourdes à la polarisation, les aménités sont susceptibles de constituer un cadre favorable à l’attraction d’entreprises qui suivraient ainsi les ménages, dans un contexte de recherche de main-d’œuvre de plus en plus qualifiée. Plus fondamentalement, nous estimons que l’avenir des territoires non métropolitains repose sur leur capacité d’organisation et d’articulation entre espaces ruraux et urbains. Ainsi, après avoir mentionné le poids incontestable de la métropolisation, nous indiquons les effets très contrastés et très modérés du « ruissellement » des métropoles en direction des territoires avoisinants, puis les avantages comparatifs des espaces non métropolitains et les opportunités et risques de l’économie résidentielle. Enfin, après souligné que l’urbanisation ne se réduit pas à la métropolisation et que la France « périphérique » est à la fois urbaine et rurale, nous appelons à un rôle actif de l’État pour lutter contre les fractures territoriales.